festival du film asiatique de Deauville 2007 / J4 (samedi 31 mars)
Quatrième et avant-dernière journée du festival à courir d’une salle à l’autre sous la pluie battante, départ avec le plus beau film que j’ai vu jusqu’à aujourd’hui dans la section compétition : "Le Pensionnat" , film thaïlandais présenté par son réalisateur très jeune, un peu intimidé, et ses deux acteurs encore plus jeunes. Les trois auront droit à une standing ovation après la projection. Puis, je suis allée voir au Morny en séance de rattrapage le film coréen présenté en compétition hier matin "Ad Lib night" et j’ai enchaîné en voyant une seconde fois en moins de 24h… "I’m a cyborg" de Park Chan-wook dont je n’avais rien compris la veille pour me rendre compte qu’il n’y avait pas tant à comprendre… Fin du programme avec un film coréen d’inspiration traditionnelle "King and the clown".
"Le Pensionnat" de Songyos Sugmakanan (Thaïlande)
Film coup de cur magique dès les premières images. Le récit autobiographique de lenfance du réalisateur : à lâge de douze ans, Ton, en conflit avec son père, est envoyé en pension en cours dannée scolaire. Non seulement le choix de filmer les lieux et lambiance avec la vision et létat desprit de lenfant terrifié arrivant dans un lieu inconnu et hostile est intelligente mais le parti pris de forcer le trait, den faire un univers quasi-fantastique, souvent cauchemardesque, fonctionne à merveille. Il faudra longtemps, les deux tiers du film, pour que les images, sublimes au demeurant, séclaircissent et que Ton retrouve le sourire, se sente enfin bien dans le pensionnat (une heure avant quon filme enfin la bâtisse en réalité). Un vrai moment de grâce, le meilleur film que jai vu depuis le début du festival.
"Ab lib night" de Lee Yon-ki (Corée du sud)
Dans une rue de Seoul, une jeune fille est prise pour une autre par deux jeunes gens, cette ressemblance avec la fille disparue dun homme en train de mourir leur donne une idée : ils lui proposent de la payer pour remplacer sa fille Myung-eun à son chevet pour adoucir son agonie. On emmène la jeune fille à la campagne où elle va rencontrer toute la famille, rassemblée en attendant la fin du père, ainsi que la meilleure amie de Myung-eu et son ancien boy-friend. Les pistes de développement du scénario ne manquaient pourtant pas mais, passées les dix premières minutes avant le générique, tout est dit et aucune ne sera exploitée. La manière dont la jeune fille accepte le marché immédiatement nest pas crédible, les acteurs peu convaincants desservis par des dialogues plats, on fait du sur place pendant 1h40.
"King and the clown" de Li Yun-ik (Corée du sud)
Pendant la dynastie Chosun, des comédiens des rues qui pastichent le roi sont arrêtés et proposent contre leur libération de faire rire le roi en jouant devant lui. Ils y parviennent mais le roi sentiche de Gong-gil, jeune eunuque de la troupe habillé en ravissante jeune femme. Linstallation de la troupe de théâtre au palais provoque un scandale à la cour et déclenche lire du roi qui règle cruellement ses comptes avec les ministres corrompus qui ont fait tuer sa mère sur lordre de lancien roi, son père. Grand spectacle très drôle et procès trivial des murs de lépoque, la comédie tourne au drame en dernière partie du film et on cesse définitivement de rire. Du bel ouvrage classique habilement dépoussiéré avec des acteurs talentueux et attachants.
Demain la clôture du festival avec le dernier film de la compétition, le dernier film du malaisien James Lee "Things we do before we fall in love" et "The Go master" après le palmarès…
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