« Mapplethorpe: look at the pictures » : Patti is missing… #Deauville2016…
Pitch
Du gentil fiancé de Patti Smith, le photographe Robert Mapplethorpe , dévoré d'ambitieux, a passé sa courte vie à construire son personnage et son œuvre...
Notes
Quand on a lu la biographie « Just kids » écrite par Patti Smith, après la mort de son mari, car elle avait promis à son ancien compagnon de jeunesse, Robert Mapplethorpe, sur son lit de mort, d’écrire leur histoire et elle a tenu sa promesse. Le livre à eu un succès phénoménal et la plupart des gens voient aujourd’hui le photographe Robert Mapplethorpe comme l’ancien fiancé de Patti Smith. Du temps de leur arrivée à New York, chacun venant de sa province, les deux jeunes gens partageaient tout et passaient leurs nuits à écrire et dessiner, d’un studio minable au mythique Chelsea Hotel. Mais Mapplethorpe est attiré par les hommes et, si toute sa vie, il aime Patti Smith, son double, sa jumelle, elle n’intervient pas dans ce documentaire riche en témoignages. Ce doc traité essentiellement de la seconde partie de la vie de RM : du temps de Patti Smith, il ne prenait jamais de photos, elle l’y encouragera, lui offrira un Polaroïd.
On apprend dans le doc que le père de RM était un passionné de photo et que son fils, par ricochet, détestait ça. Cadet d’une famille de quatre enfants, le Petit Robert est le préféré de sa mère mais de son propre aveu, ça ne lui suffit pas (le doc passe très intelligemment une bande enregistrée d’une interview fleuve de l’artiste et il y raconte l’essentiel des clés de sa vie, très bonne idée cette interview-confession de RM qui traverse le doc). Interviews timides de ses anciens amants et amis, ceux de la période sulfureuse photo. Seul un d’entre eux ose dire « il y avait du Satan en lui » en s’excusant de le démolir. Mais c’est justement le problème du film : diabolisé de son vivant, Robert Mapplethorpe dont les photos se vendent aujourd’hui à prix d’or (le film démarre dans une fondation US qui possède, par donation, la plus grande partie de ses œuvres et chaque conservateur du musée, des femmes le plus souvent, s’extasie à chaque page tournée..), est aujourd’hui célèbré au point que l’on frise dans ce documentaire l’hagiographie.
Un témoignage paraît plus sincère, celui de son petit frère qu’il avait engagé comme assistant dans son studio. On a le sentiment que RM passait ses nuits à élaborer ses œuvres dans les lieux les plus sombres de Manhatan, exploitant ses pulsions sombres, sa dark side, dans l’enfer SM extrême du « Mine shaft » (lieu de tous les excès de SM ultra, situé sur les docks de Manhattan), se mettant parfois lui-même en scène sur les photos, et passait ses journées à construire son personnage, victime d’une ambition dévorante. Son frère dira à la fin du doc ce qui paraît le plus plausible : il a passé sa vie à construire Robert Mapplethorpe, y sacrifiant son existence. Mort en 1992 du SIDA, cet homme si beau au visage d’ange, devenu un vieillard, organisa ses adieux dans une somptueuse réception chez lui dans les beaux quartiers de la ville.
"Mapplethorpe"/doc : de la diabolisation de l'œuvre de l'artiste, on serait passé à l'hagiographie? Interviews clé du frère. #deauville2016
— Camille M,Cinémaniac (@Cine_maniac) September 4, 2016
Et aussi
[caption id="attachment_15567" align="aligncenter" width="385"] Patti Smith 1976 par Robert Mapplethorpe[/caption]
Comme je ne suis pas critique d'art et surtout en photo, je publie quelques photos de l'artiste avec deux orientations : les hommes (blacks uniquement vers la fin de sa vie), les fleurs à anatomie phallique en majorité et... Patti Smith (photo à l'oiseau...) ; toute profane que je sois, en observant, tout simplement, j'ai la nette impression que la recherche effrénée de la perfection a conduit RM à se rapprocher de l'esthétique des statues grecques d'autant qu'il privilégiait le noir et blanc.
PS. Lors de l'expo Mapplethorpe au Grand Palais à Paris, pour la première fois de ma vie, j'ai pu voir des photos cachées derrière un rideau de velours et interdites au moins de 16 ans. Le documentaire en angelisant posthume l'œuvre d'un artiste considèré comme diabolique de son vivant, toute à sa bonne volonté de réhabilitation de l'artiste, ne tient pas compte de la personnalité "Ange ou/ et démon" d'un personnage qui fascine à cause de cette dualité.
[caption id="attachment_15565" align="aligncenter" width="385"] Patti Smith jeune par Robert Mapplethorpe[/caption] [caption id="attachment_15569" align="aligncenter" width="385"] La pochette de "Horses" en 1977 par Mapplethorpe[/caption] [caption id="attachment_15566" align="aligncenter" width="150"] La photo la plus connue de Robert Mapplethorpe[/caption] [caption id="attachment_15568" align="aligncenter" width="150"] Photo typique de la recherche de perfection et de pureté de l'image de Mapplerthorpe[/caption] [caption id="attachment_15571" align="aligncenter" width="225"] Photo de Mapplethorpe[/caption] [caption id="attachment_15578" align="aligncenter" width="385"] Photos de la dernière période de Mapplerhorpe : à la recherche de la taille parfaite du pénis[/caption] [caption id="attachment_15577" align="aligncenter" width="224"] Le cuir selon Mapplethorpe[/caption] POST RÉDIGÉ LE 14 SEPTEMBRE 2016Diffusion
FESTIVAL de #Deauville2016
ETRANGE FESTIVAL #2016
Notre note
(3,5 / 5)
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