« 127 heures » : l’éléphantesque machine Boyle broie un délicat drame statique
Pitch
Lors d'une randonnée, un jeune alpiniste chevronné est coincé au fond d'un canyon, son bras totalement immobilisé par l'éboulement d'un rocher. Pendant 5 jours, 127 heures, l'homme va lutter pour s'en sortir.
Si il y a un film qui m’a consternée, c’est bien « 127 heures » au point que l’ayant vu en décembre, je n’ai toujours pas eu le coeur d’en parler, mais ce n’est pas un argument critique. Comme dans son précédent film « Slumdog millionnaire », Danny Boyle aime le bruit et l’agitation, et, même en choisissant un sujet statique, un type coincé six pieds sous terre pendant plusieurs jours, il arrive à faire un film hystérique et surchargé, il filmerait une communauté boudhiste en train de méditer qu’il mettrait une bande son techno…
photo Pathé
Le sujet est tiré d’une histoire vraie qui rejoint le thème majeur de Danny Boyle : le dépassement de soi. Dans les gorges de l’Utah, Aron Ralston, un jeune et beau randonneur expérimenté, se retrouve bloqué au fond d’un canyon isolé lorsque, soudain, un rocher lui entrave le bras, il est alors totalement bloqué. La claustration va durer 5 jours, ensuite, il n’y a pas 36 façons de s’en sortir… Et pour cette question à 127 heures, la solution est… Bien entendu, profitant que son randonneur n’ait pas encore le bras coincé, le réalisateur syncope ses images les plus banales, se rendre sur les lieux de la randonnée, rencontrer deux jolies filles pour se jeter dans des chutes d’eau, montage zapping, écran splité, et tout le bazar habituel…, sur une musique assourdissante comme dans « Slumdog ». Mais, même une fois livré à cette expérience extrême de survie, le randonneur alpiniste au fond du trou, il faut qu’on distraie le spectateur qui pourrait s’ennuyer… à coup de fantasmes, de souvenirs en flashes, etc… Plus indigeste, lourdingue et pathos nous voilà, c’est difficile.
photo Pathé
Des points positifs? L’acteur James Franco, qui est d’ailleurs nommé pour les Oscars du meilleur acteur, et la beauté des paysages, autre tropisme de Danny Boyle comme dans « La Plage » (2000), film que j’avais personnellement bien aimé (je dois être la seule…)
Notre note
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