"Appaloosa" : enfin!
Pitch
Après l'assassinat de leur sheriff, les notables d'une petite ville de l'ouest font appel à un tandem de choc pour mettre de l'ordre : Cole et Hitch, deux justiciers professionnels aux méthodes expéditives.
Ed Harris n’en est qu’à son deuxième film en tant que réalisateur, et dans le genre on se souvient du même passage de John Wayne avec un « Alamo » qui l’avait fichu sur la paille. Et le premier film d’Ed Harris était « Pollock », indéniablement une réussite mais dans un genre très différent. Mais tout ça, au bout du compte, ça donne « Appaloosa » ; et ça fait un bien fou de s’installer enfin dans un fauteuil moelleux pour sortir de la chronique des perversions qui fait le quotidien du festival. Un peu d’air du far-west, vite
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photo Metropolitan
Dès sa prise de fonction, Cole fait une démonstration de force en descendant quelques hommes de Bragg créant du grabuge au saloon et qui résistent à leur arrestation. Bragg et sa troupe ne tardent pas à venir rencontrer le nouveau sheriff pour tenter de l’impressionner, mais l’autorité tranquille de Cole a raison de leur forfanterie et ils repartent la queue basse. Parallèlement, Cole fait la connaissance d’Allie (Renée Zellweger), tout juste descendue de la diligence pour chercher un hôtel où se poser et gagner sa vie comme pianiste. La belle est d’ailleurs peu farouche et une liaison se développe rapidement entre Cole et Allie. Au point que Cole en vient à former le projet de s’implanter définitivement dans cette ville, avec Allie, et d’y construire une maison.
photo Metropolitan
Pas de mystère, c’est un western. Il y a des chevaux, des Stetsons, des Colts à la ceinture, des grands espaces, des prairies et des montagnes à l’horizon, des Indiens, des méchants et des gentils, A peu près tout ce qu’il faut. Peut-être une musique un peu trop éloignée du genre pour qu’on se sente de plein pied dans un classique cependant. Ca paraît être un détail, mais si on parvient à l’oublier la plupart du temps, il est des moments clés où, comme dans un réflexe conditionné, on s’attend à une ambiance sonore caractéristique, et puis patatras, rien, et on reste comme suspendu dans le vide à attendre ce qui ne vient pas. Ce n’est pas que la bande originale soit spécialement mauvaise, d’ailleurs. C’est simplement qu’elle est déconcertante à des moments où on aurait pu se sentir transporté et où on reste sur le quai.
De même pour le reste de la bande son qui s’applique à rester dans un son apparemment réel, presque documentaire. On entend le bruit des pas, celui des éperons, comme si on était à deux pas. Même le bruit des armes à feu a quelque chose de sec et de matériel. Il y a à l’évidence un choix de réalisme qui continue son uvre depuis les années 70. On est loin du son quasiment orienté de l’époque de John Ford ou de Howard Hawkes, quand le son, même s’il était difficile de s’en rendre compte sur le coup, plus facilement maintenant par un effet de contraste, participait à l’histoire, lui donnant une couleur, voire un souffle épique particulier. L’évolution des choses est allée vers le choix de rapprocher l’histoire d’une sorte de quotidienneté. Cela avait sans doute un sens dans le contexte de l’époque de contestation des codes, de remise à plat des genres, de rapprochement du cinéma de la vraie vie. On avait peut-être besoin de cela dans « Il était une fois dans l’Ouest ». Mais imagine-t-on cela sur les images de « Rio Bravo »? Mais c’est comme ça. Times are changing et tant pis pour les vieux croûtons nostalgiques des envolées lyriques.
photo Metropolitan
Notre note
(3 / 5)
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