AsiaDeauville, jury frisquet, « Donor »/Philippines, « The Old donkey »/Chine et hommage à Hong Sang-soo
FFAsiatique Deauville, jeudi 10 mars 2011
Deauville glacé, on est passé d’un temps printanier mardi à un froid de canard, aussi, lors du photocall du jury long-métrages dans la cour du Normandy, les jurés sont frigorifiés, sortant d’une projection matinale de 2h30 (« Sketches of Kaitan city ») qui a démarré en retard et que j’ai personnellement zappée (je la rattraperai si je peux)… Anne Parillaud tarde à se décider à s’asseoir sur le banc, on démarre les photos sans elle, puis, elle s’installe avec des lunettes fumées, pas trop, bavarde pour se détendre avec Noémie Lvovsky, sa voisine. Jury de poids avec le plein de cinéastes : les réalisateurs Amos Gitaï, Pavel Lounguine, Jacques Fieschi, les actrices/réalisatrices Mia Hansen-Love et Noémie Lvovsky et aussi les comédiens Catherine Mouchet, Reda Kateb, Anne Parillaud et l’écrivain Marc Weitzmann. Vers 15h30, je loupe le photocall du second jury (Action Asia) pour cause de projection de film philippin en compétition et je ne le regrette pas, c’est ce que j’ai vu de mieux depuis mon arrivée : « Donor » de Mark Meilly.
Pavel Lounguine, Jacques Fieschi, Amos Gitaï, Reda Kateb, Marc Weitzmann (en haut)
Mia Hansen-Love, Noémie Lvovsky, Anne Parillaud, Catherine Mouchet (en bas)
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Après « Donor », une demi-heure de battement avant d’enchaîner sur le film chinois « The Old donkey » de Li Ruijun, terrassée par l’ennui (ce qui est sentiment très personnel, le film a plu sans doute à d’autres), je ne tiens pas la demi-heure… Mais pendant l’entracte, comme je fume et le séduisant comédien Reda Kateb aussi, ce qui signifie de nos jours aller fumer DEHORS, j’en profite pour lui dire adresser quelques mots, lui demander ses projets, son actu ciné, d »Un Prophète » à « Mafiosa 3 » en passant par « Braquo », l’acteur est plus connu du public qu’il ne l’imagine, sur le pas de la porte, les festivaliers lui demandent des autographes, des photos qu’il accepte volontiers. En deux mots, on verra bientôt Reda Kateb à l’affiche de « A moi seule » de Frédéric Videau (il y retrouve Hélène Fillières comme dans « Mafiosa 3 ») et dans la prochaine mini-série de Canal+ « De l’Encre », un drame musical rap.Dernier film de la journée « HaHaHa » dans le cadre d’un rapide hommage à Hong Sang-soo, le réalisateur, ému, peine à trouver ses mots, son trophée lui est remis par Amos Gitaï. Le réalisateur de « Woman on the beach » et « Night and day » a commis avec « HaHaHa » (film sélectionné en 2010 à Cannes en section Un Certain regard) une comédie typiquement Rohmérienne ayant pour base narrative un rendez-vous entre deux amis qui se rappelent les souvenirs d’un récent séjour dans une petite ville de bord de mer où habite la mère de l’un d’entre eux.
Après « Donor », une demi-heure de battement avant d’enchaîner sur le film chinois « The Old donkey » de Li Ruijun, terrassée par l’ennui (ce qui est sentiment très personnel, le film a plu sans doute à d’autres), je ne tiens pas la demi-heure… Mais pendant l’entracte, comme je fume et le séduisant comédien Reda Kateb aussi, ce qui signifie de nos jours aller fumer DEHORS, j’en profite pour lui dire adresser quelques mots, lui demander ses projets, son actu ciné, d »Un Prophète » à « Mafiosa 3 » en passant par « Braquo », l’acteur est plus connu du public qu’il ne l’imagine, sur le pas de la porte, les festivaliers lui demandent des autographes, des photos qu’il accepte volontiers. En deux mots, on verra bientôt Reda Kateb à l’affiche de « A moi seule » de Frédéric Videau (il y retrouve Hélène Fillières comme dans « Mafiosa 3 ») et dans la prochaine mini-série de Canal+ « De l’Encre », un drame musical rap.Dernier film de la journée « HaHaHa » dans le cadre d’un rapide hommage à Hong Sang-soo, le réalisateur, ému, peine à trouver ses mots, son trophée lui est remis par Amos Gitaï. Le réalisateur de « Woman on the beach » et « Night and day » a commis avec « HaHaHa » (film sélectionné en 2010 à Cannes en section Un Certain regard) une comédie typiquement Rohmérienne ayant pour base narrative un rendez-vous entre deux amis qui se rappelent les souvenirs d’un récent séjour dans une petite ville de bord de mer où habite la mère de l’un d’entre eux.
« Donor » de Mark Meily (Philippines)
Pitch.
Afin de trouver l’argent pour aller travailler à l’étranger, une jeune fille, empêchée par la police de gagner sa vie en vendant des DVD pirates dans les rues de Manille, accepte de vendre un de ses reins au marché noir.
Lizette Bernal vivote à Manille de la vente de DVD de contrebande jusqu’à ce qu’une raffle de police la mette eu chômage. Son copain Danny, bellâtre macho, vit à ses crochets, préoccupé d’aller dépenser le peu d’argent du ménage avec ses copains. Un jour, une amie de Lizette lui présente un type qui paye très cher les dons d’organes, la jeune fille, horrifiée, refuse. Puis, accepte. Lizette se retrouve alors dans le circuit du trafic d’organes quasiment légal puisque depuis qu’une nouvelle loi interdit les dons d’organes entre étrangers et philippins, la seule solution, c’est le mariage. Lizette accepte d’épouser Jassim Al-Hussein, un riche Jordanien qui lui achète, par chirurgien ripou interposé, un de ses reins très cher, l’argent ne lui étant remis qu’après l’opération. Pour sauver les apparences, l’organisation du trafic d’organes demande à la jeune fille d’acheter une robe de mariée et un dîner est organisé dans un petit restaurant chinois.
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Le film est scindé en deux, la vie de Lizette avant et après l’opération. La première partie éloquente sur les conditions de vie à Manille, où la population vit dans une extrême précarité, l’argent manquant étant au centre de toutes les conversations et actes de la vie quotidienne, on le voit très bien dans les films de Brillante Mendoza. Mais « Donor » ne ressemble pas aux films de Mendoza, cinéma en immersion, c’est un mélodrame plus classique imputable à la pauvreté et rien d’autre mais c’est bien d’un drame qu’il s’agit, de la spirale où va être aspirée Lizette qui rêvait d’aller travailler à Dubaï comme employée dans un vidéoclub. Mais pour cela, il fallait payer cher l’agence de recrutement et encore payer le bilan médical et ensuite payer un avortement parce que Danny avait fait semblant d’acheter un préservatif au début du film, que les distributions gratuites des préservatifs avaient été interdites par un gouvernement trop religieux, qu’il fallait donc acheter l’objet au drugstore et avec quel argent, Danny n’en ayant pas que les économies de Lizette.
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Il n’y aucun parti pris misérabiliste dans ce film, sobre et factuel, c’est ainsi que ça se passe à Manille. Un petit bémol pour la toute fin du film où le réalisateur charge un peu trop la barque alors qu’il s’en était tenu aux faits jusqu’alors. Sobre et poignant, ce drame réaliste, dénonçant une situation qui existe aux Philippines, transmet aussi paradoxalement la sensualité d’un pays coloré et moite, ses marchés, ses rues bondées, ses femmes énergiques et courageuses qui veulent vivre par tous les moyens, ayant banalisé depuis l’enfance que la vente de leur corps est le plus souvent leur seul moyen de paiement.
Hong Sang-soo
Amos Gitaï et Hong Sang-soo
Anne Parillaud
Reda Kateb
Noémie Lvovsky et Anne Parillaud
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