« Beginners » : 2 histoires pour le prix d’une seule place de ciné
Mike Mills, sortie 15 juin 2001
Pitch
Après la mort de sa femme avec qui il a été marié 45 ans, un homme de 75 ans fait son coming-out et démarre une autre vie mais la maladie va le rattraper. Son fils hérite de son chien bavard et sombre dans la dépression quand une femme...
Le film « Beginners » sort la semaine prochaine dont on a tellement parlé off depuis quelques mois qu’on a l’impression qu’il est déjà sorti, les avant-projections, les avant-premières, les agences de com qui vous ré-invitent alors qu’on a déjà vu le film, les floppées d’interviews web, sans parler du parcours intense intox médias traditionnels… que ça eu l’effet contre-productif de me faire oublier d’en faire la critique… D’autant que j’avais bien senti que le c’est le genre de film qu’il faut ABSOLUMENT aimer alors que bof! Le récit est autobiographique, le réalisateur Mike Mills rend hommage à son père, c’est toujours très difficile de faire d’une histoire personnelle une histoire universelle.
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photo MK2
Malgré toute sa bonne volonté à faire un portrait vivant d’un homme de 75 ans dévoré par l’envie de revivre sa vie en accéléré selon ses inclinations vraies, comme il aurait dû la vivre dans sa jeunesse, le film est hanté par la maladie. Au père d’Oliver, 75 ans, il ne reste que 5 ans à vivre, le pressent-il? Après la mort de son épouse avec qui il resté marié 45 ans, Hal, le père d’Oliver, fait un coming-out spectaculaire, s’invite dans la communauté gay californienne dont il connaît mal les codes, jamais rassasié de fêtes et de sorties, tombant amoureux d’Andy, prenant soin de sa forme physique avec un coach. Après la mort de son père, Oliver rencontre Anna dans un bal costumé mais il se souvient…
photo MK2
Le film montre un peu le passé, le mariage des parents d’Oliver, son enfance, beaucoup le présent intermédiaire de la renaissance du père et sa maladie, beaucoup le présent actuel de la relation avec Anna. On aurait préféré une histoire plus unie avec des flash-backs mais ce n’est pas le projet. Le projet, c’est un film dichotomique : d’une part, le cataclysme du changement de père, devenu un autre après de la mort de son épouse, les difficultés immenses d’Oliver à gérer son nouveau père qui remet en question l’image qu’il avait de ses parents (ils se seraient donc menti toute leur vie), puis le choc de maladie, la disparition de ce père inconnu qu’il a appris à connaître, à aimer ; d’autre part, les retombées de tout ça sur sa relation amoureuse avec Anna, jeune comédienne française.
photo MK2
Bien entendu, c’est l’histoire numéro 1, étonnante, émouvante, leçon de vie, qui prend toute la place, l’histoire d’amour entre Oliver et Ana n’a pas grand intérêt d’autant que c’est l’actrice Mélanie Laurent qui donne la réplique à Ewan Mc Gregor sans jamais parvernir, malgré ses efforts louables, sa mine appliquée, au niveau de son partenaire, loin s’en faut. Christopher Plummer, Ewan Mc Gregor sont les points forts de ce film délicat qui affiche sa volonté de faire d’une histoire autobiographique un récit universel customisé en y incorporant un certain humour, de la créativité, d’autant que le personnage d’Oliver dessine comme le réalisateur du film. Ce film fait partie de la mouvance « créative » où une histoire forte ne suffit plus qu’on veut transcender, raconter « autrement ». En 1996, Mike Mills, cinéaste, graphiste, artiste, a fondé avec Roman Coppola The Directors Bureau (TDB), une société de production muli-disciplinaire avec laquelle ils réalisent aussi bien des films que des clips vidéo ou des campagne de pub. Un réalisateur artiste, une approche « tendance », un film qui trouvera certainement son public…
08/06/2011
Notre note
(3 / 5)
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