« Copacabana », dernière avant-première pour l’équipe du film
Cannes, Semaine de la critique, Marc Fitoussi, sortie 7 juillet 2010
Lolita Chammah, Marc Fitoussi et Isabelle Huppert/photocall (photo Isabelle Vautier)
Je dois dire que malgré la gentillesse de la plupart de bénévoles du staff, il n’est pas aisé d’aller à Paris-Cinéma sans prévoir une bonne heure et demi d’avance… Arrivée à 19h30, mon nom ne figurait pas sur la liste d’invités, heureusement, merci Apple! j’avais le mail du service de presse sur mon Iphone mais le comptoir doit fermer une demi-heure… En attendant sa réouverture, je vais (enfin!) chercher mon accréditation au bureau adéquat (ce Pass ne sert en fait que pour les films de la compétition et la tranche Japon du MK2 Bibliothèque, pour les AP, il faut faire une demande 48h avant…) Au bout d’un quart d’heure, j’ai perdu mon Pass, désolation… le crochet défecteux du cordon clipsant le badge ne fermait pas… Retour au bureau des accréd, papiers d’identité, photo de mon permis de conduite où j’ai 18 ans… Second retour au comptoir invités, on me donne ma place. Descente au sous-sol, salle 11, une hôtesse me dit « Copacabana » c’est salle B, au premier étage tout en haut… Troisième retour au comptoir invités, on me donne une autre place, c’est la bonne, cette fois… Mais à l’étage, la salle occupée par le film précédent, une demi-heure d’attente… Donc, 21h30, l’équipe du film… Isabelle Huppert très détendue avec sa fille Lolita Chammah qui lui fait remarquer que s’appeler Esmeralda dans « Copacabana », ce n’est pas si terrible car elle habituée à porter un prénom particulier, passe l’ombre de Nabokov… C’est la dernière avant-première, le film sort demain, moment de nostalgie pour l’équipe du film…
Pitch.
Au moment d’organiser son mariage, une fille de 22 ans demande à sa mère, femme-enfant écervelée, de ne pas assister à la cérémonie. Pour prouver à sa fille qu’elle peut prendre en charge les frais du mariage, cette dernière va accepter un travail ingrat dans l’immobilier.
—–
photo Mars distribution / Lolita Chammah, Marc Fitoussi et Isabelle Huppert/photocall (photo Mireille Ampilhac)
Le film est une comédie sur les relations d’une mère femme-enfant génération mai 68 et d’une fille enfant-femme trop sérieuse en réaction. On peut dire aussi le conflit de deux époques : celle utopique du « jouir sans entraves » et retour de Katmandou avec celle matérialiste moraliste post-SIDA contemporaine. Esmeralda a honte de sa mère, Babou, hédoniste et futile, et refuse qu’elle assiste à son mariage dont elle ne peut, par ailleurs, pas partager les frais. Pour lui prouver le contraire et que sa fille ait un peu d’estime pour elle, Babou accepte d’aller vendre des appartements à la semaine sur la plage d’Ostende en plein hiver…
photo Mars distribution
Si Huppert est époustouflante dans le rôle de Babou, femme immature et irresponsable ne songeant qu’à s’amuser, danser, fumer, on s’attendait à davantage de scènes avec sa fille dans le film, Esmeralda, sa fille dans la vie, l’actrice Lolita Chammah, or, elles sont rares. Le film est un Huppert show très agréable à regarder tant la performance est bluffante mais elle est de tous les plans. Babou en sari, Babou en minijupe et manteau de fourrure trop court, Babou en plumes du carnaval de Rio, etc… Ce rôle fait complètement penser à celui de Catherine Deneuve dans « Belle-maman », les relations mère/fille (Deneuve/Mathilde Seigner) sont du même genre à la différence que dans « Belle-maman », ça va plus loin, la mère piquant le mari de la fille. Dans le deux films, celle qui a du charme, la femme à la vivacité irrésistible, c’est la mère, plus sexy à 50 ans que sa fille à 20 ans, dans les deux cas, la fille coincée, sérieuse, agacée par une mère encombrante qui ne s’est pas occupé d’elle, va finir par pardonner.
Pourtant, les seconds rôles ne se laissent pas dévorer, Aure Atika, Noémi Lvovsky, Luis Rego. Les dialogues sont ciselés, le rythme soutenu, et l’on rit beaucoup, surtout à cause des répliques d’Isabelle Huppert/Babou à qui on a concocté des relations et dialogues particulièrement piquants avec les autres, comme ce vieux copain amoureux qu’elle envoie sur les roses en s’esclaffant qu’il va gâcher leur amitié ou ce docker rencontré à Ostende qui se plaint qu’elle l’utilise comme objet sexuel, voire cette visite à une amie pour lui emprunter sa voiture sous le prétexte de se réconcilier.« Copacabana », le titre, en relation avec la dernière lubie de Babou, qui se morfond dans le froid glacé d’Ostende, aller habiter à Rio de Janeiro où la vie, selon elle, ne coûte rien.. reprendre la route… Une comédie à la française très bien ficelée, sans vulgarité, avec un arrière-plan de sujet de société et un fond d’émotion, une superstar française à l’affiche intronisant sa fille, des critiques excellentes, les ingrédient d’un succès…
photo Mars distribution
Huppert dans le registre de la comédie, ça existe mais c’est rare, « La Femme de mon pote » (1983) de Blier avec Coluche, « Sacs de noeuds » (1984) de Balasko ou encore son personnage de garce dégénérée dans « Coup de torchon » (1981) de Tavernier ou de vieille fille dans « 8 Femmes » (2001) d’Ozon.
Lolita Chammah et Isabelle Huppert pendant le photocall (photos Isabelle Vautier)
{{Ma Note 4}}
Laisser un commentaire