« En ville » (« Iris in bloom ») : coeur de jeune fille

QR/Cannes2011, Valérie Mrejen et Bertrand Schefer, sortie 27 juiller 2011

Pitch

Une ado de 16 ans traîne son no future dans une ville de province morose quand elle rencontre un photographe parisien d'une quarantaine d'années qui va lui révéler le sentiment amoureux.

 

Film français présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année à Cannes, « En ville » ne va pas révolutionner le cinéma hexagonal. Petit film d’auteur cherchant un style dans une sobriété extrême, un parti pris elliptique manquant crucialement de naturel, la caméra est focalisée sur le personnage d’Iris, 16 ans, ado butée qui fait la gueule et n’envisage aucun avenir. Une ville de province maussade, Saint Nazaire, une ado qui traîne son mal de vivre d’un café à un appart, un père qui ne fait pas l’affaire, un copain amoureux, Alexandre, à qui Iris ne dit ni oui ni non, une meilleure amie délurée, Isabelle, qui disparaît dès le début du film.
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Et puis, Jean, un photographe connu quadragénaire, en repérage déprimé dans la région, spécialisé dans les clichés de lieux ternes auquels lui seul trouve un intérêt. Par hasard, sur une route, Jean demande son chemin à Iris, elle monte dans sa voiture, ne se pose plus de questions, elle monte dans une chambre d’hôtel avec lui. Mais Jean vit avec Monica depuis dix ans, il retourne à Paris à regrets. Il finira par raconter à Monica son bouleversement d’avoir retrouvé le vécu intérieur de tomber amoureux, mais parle-t-il d’Iris où de la nostalgie des sensations fortes de la naissance de l’amour? D’ailleurs, Iris est sur la photo de l’affiche de sa nouvelle expo, comme un papillon rare épinglé sur un mur, les artistes recyclent tout… Réciproquement, Jean représente-t-il autre chose qu’un catalyseur qui va donner envie à Iris de vivre avec son coeur, de prendre part à la vie au lieu de l’observer?


photo Shellac

Le film s’ingénie à créer du vide,
scénario filiforme, aucune psychologie des personnages quasi mutiques, peu de dialogues, encore moins de situations que quelques rendez-vous amoureux plus ou moins chastes, quelques haltes routinières chez des proches, mais cette adolescente absente et ce quadra blasé qui soudain entrevoient la possibilité d’un amour qui brise et éclaire la routine. Stanilas Mehrar en vieillissant ressemble un peu à Jacques Dutronc, il a adopté le même jeu underplay, las, regard vague, posture fatiguée. Dans le rôle de Monica, Valérie Donzelli, la seule actrice qui émette un peu de lumière dans ce film gris et morne comme la mer du nord. Lola Creton (Iris) porte le film sur ses épaules, adoptant la posture de l’ado boudeuse, en attente d’elle ne sait pas quoi, un jeu monocorde, mono-expressif, qui correspond au personnage opaque, fermé, peu mobile.

 

Notre note

2 out of 5 stars (2 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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