« Harry Brown » : Ouragan sur le Caine
Pitch
Un ancien marine, qui vient de perdre sa femme, se révolte quand il apprend la mort de son meilleur ami, retraité comme lui, assassiné sauvagement dans la cité de Londres où ils vivaient tous les deux.
Voilà un film qui risque bien de faire débat. On peut en effet classer ce film dans ce que l’on appelle les « vigilante movies », faisant référence au film « Vigilante-justice sans sommation » (1981) de William Lustig et à la définition du mot vigilante, l’autodéfense. Dans « Harry Brown », c’est d’autant plus ennuyeux de se faire une opinion objective composant avec la morale que le film, et surtout Michael Caine, son héros fatigué, sont excellents. Comment ne pas être en empathie avec cet ancien marine qui vient de perdre son épouse et apprend que son meilleur et seul ami vient d’être retrouvé mort, lardé de coups de couteaux, dans cette cité sensible de Londres où ils résident?
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photo Surreal distribution
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Sous l’angle de l’histoire individuelle, le film pose un problème de société, les cités chaudes de nos jours sont sous l’emprise des bandes organisées qui régissent un juteux trafic de drogue, terrorisent souvent leurs voisins, n’envisagent plus d’apprendre un métier peu lucratif en regard des profits de la drogue. Le film est plus un constat atteré qu’un jugement, impliquant implicitement l’échec d’une société qui a abandonné ses enfants, construit des ghettos, généré passivement cette situation qui la déborde. Michael Caine, 76 ans, ancien soldat, qui a vécu dans un quartier défavorisé de Londres dans son enfance tenait beaucoup à tourner dans ce film. Il a donné une Master Class la semaine dernière au Forum des images (voir le Live Tweet***…) où il dit des choses terribles comme discutant avec les acteurs amateurs du film (ils ont tourné dans les quartiers proches de celui où il a habité) qui lui demandaient comment il s’en est sorti, il leur a répondu qu’aujourd’hui, ce ne serait plus possible, raconte également que dans 9 cas sur 10, le père de ces ados a quité le foyer familial…
photo Surreal distribution
Premier long-métrage de Daniel Barber, le film, interdit aux moins de 16 ans, est très violent, et surtout douloureux, avec l’extraordinaire prestation de Michael Caine, tellement classe, irradiant de cette lumière éteinte de celui qui n’a plus rien à perdre. Les scènes les plus spectaculaires comme l’affrontement avec la police ne sont pas les plus choc. La rencontre de Harry, dans une sorte de cave crasseuse avec ses plantations de cannabis, ses stocks d’armes et de drogues diverses, avec le chef des dealers, individu spectral totalement taré, se piquant dans les chevilles en négociant la vente d’une arme, son amie défoncée, presque nue, en train de mourir d’une overdose qu’il offre en cadeau aux acheteurs, est une des scènes les plus dures qui retourne l’estomac. Les films sur l’autodéfense ont toujours existé surtout dans les années 70/80, celui-ci est plus proche du film « Le vieux fusil » (1975) de Robert Enrico avec Philippe Noiret que d' »Un Justicier dans la ville » (1975) avec Bronson ou de la série des « Inspecteur Harry » (1971) de Clint Eastwood, le plus violent et insoutenable, inclassable, demeurant encore « Les Chiens de paille » (1971) de Sam Peckinpah.
La Master class de Michael Caine
envoyé par forumdesimages. – Regardez des web séries et des films.
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Notre note
(4 / 5)
Mots clés: AP, CineActuel, cinéma anglais, Daniel Barber, Harry Brown
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Posted by:
Camille Marty-MussoCe site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
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