
« JM Basquiat, the radiant child » : trajectoire météore d’un enfant prodige

Pitch
Les dix dernières années de la vie de Jean-Michel Basquiat qui a débuté en 1978 en taguant les murs de SoHo à New-York, ville où il est devenu une star du jour au lendemain, où il mourra à 27 ans d'une overdose.
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photo Pretty Pictures

photo Pretty Pictures
Mais Basquiat veut davantage, très vite, à ses débuts, il a repéré Andy Warhol dans un restaurant à qui il est allé vendre des cartes postales qu’il dessine pour se faire un peu d’argent. Peu à peu, les deux hommes deviendront inséparables allant plus tard jusqu’à faire des tableaux ensemble pour une expo qui ne marchera pas. Auparavant, toutes les expos de Basquiat ont tellement bien marché que tout était vendu le soir du vernissage. Riche, Basquiat fait la fête, installé dans un loft de 450 m2 sur Crosby St, mais sa soif de reconnaissance n’est pas étanchée : il envie un Julian Schnabel***, pourtant plus âgé que lui, exposé dans la célèbre galerie de Leo Castelli et dans des musées. Mais la reconnaissance de son art n’est pas tout : né d’une mère Porto-Ricaine et d’un père Haïtien, Basquiat souffre du racisme qui sévissait à l’époque à NY où les taxis, en majorité blancs, refusent de le prendre. *** le premier film de Julian Schnabel réalisateur sera « Basquiat » (1996)
Une des qualité de ce film passionnant est la correspondance étroite entre les pans biographiques de la courte vie de Basquiat et son oeuvre : dans les années 80/82, la mort est omniprésente dans ses tableaux, beaucoup de masques, des silhouettes squelettiques, des fragments de texte sur la mort. Plus tard, entre 1982/1985, il travaille sur l’identité noire remontant jusqu’aux esclaves. Enfin, vers la fin de sa vie (1986/1988), devenu héroïnomane au départ pour tenir le coup (à en même temps travailler non stop et sortir toutes les nuits), ses toiles sont beaucoup moins denses, de grande taille, il s’essaie à de nouvelles techniques. Dans tous les cas, Basquiat déconstruit en peinture comme le jazz en musique, l’ancien adepte du Graffity art intègre à ses tableaux des mots, des phrases qu’il « picturalise » (un mot rayé ou un mot dupliqué, attire l’attention, par exemple), on parlera à son sujet de « réalité en éclats ».

photo Pretty Pictures

Parmi les témoignages des gens ayant connu « Jean », son ancienne petite amie des débuts qu’il ne perdra quasiment jamais de vue : Suzanne Mallouk aujourd’hui psychiatre à New-York ; ce qu’elle raconte est essentiel, pas tant qu’elle se soit battue avec Madonna pour les beaux yeux de Basquiat mais son témoignage sur sa volonté d’être célèbre, sa fragilité devant la célébrité et les dollars qui pleuvent presque du jour au lendemain, l’évolution dans ses fréquentations, son isolement à la fin. Bien que la plupart des témoignages soient favorables à l’influence positive de Warhol sur Basquiat, il le coupe de ses amis du début, lui fait connaître toutes endroits où il faut être vu, etc… Et c’est la mort subite de Warhol, dont Basquiat, inconsolable, ne se remettra pas. Il mourra à 27 ans d’une overdose. Si la chanteuse Deborah Harris avait acheté son tout premier tableau $200 (« Gray »), aujourd’hui les tableaux signés Basquiat sont parmi les plus chers du monde (14 millions de dollars pour une toile acquise par le batteur du groupe rock Metallica dans une vente à NY).Présenté au Festival de Sundance et au dernier festival de Deauville, c’est également un portrait du New-York en fusion des années 80, celui du « Studio 54 » ou du « Mudd club », quand le Disco et le Punk cohabitaient. Un film plus captivant que la plupart des fictions sorties en salles ces derniers temps, un sans faute!



sans titre, 1982 / autoportrait, 1984 / « reading with death », 1988
Notre note
(5 / 5)
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