« L’Ange du mal » (« Vallanzasca – Gli angeli del male » ) : le film mafieux parfait existe encore!
Michele Placido, sortie 7 septembre 2011
Pitch
Portrait du gangster Renato Vallanzasca, surnommé l'ange du mal, qui défraya la chronique en Italie dans les années 70. En empathie avec le public malgré les violences perpétrées par son gang, l'homme, condamné à une quadruple perpétuité, est devenu une légende.
Il avait frappé fort avec « Romanzo criminale », il récidive avec « L’Ange du mal », surnom et portrait du gangster Renato Vallanzasca, arrêté, évadé à maintes reprises, condamné quatre fois à perpétuité, encore en prison aujourd’hui. Renato Vallanzasca est originaire de Milan, c’est enfant qu’il rencontre ceux qui vont constituer le noyau dur de sa bande, comme Enzo, le frère spirituel ou Antonella, la « frangine » de Naples. Le film démarre en 1981, Renato est en prison, il agresse un maton, va être tabassé en retour, scène qu’on reprendra ensuite.
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photo Fox international/Wild Bunch distribution
Un crochet par l’enfance, Renato ne supporte pas la contrainte, il libère les animaux emprisonnés. On remonte aux années 70 et au Milan de ces années-là, une ville qui n’existe plus telle qu’elle l’était alors. L’atmosphère du Milan seventies est magique, incroyable, pour le spectateur, c’est une immersion totale, un voyage sensoriel dans le temps ; en 1972, c’est la première attaque d’un fourgon blindé par la bande de la Comasina, aux côtés de Renato, Enzo, l’alter ego qui va bientôt plonger dans la drogue, double descente aux enfers pour le « petit frère » qui se terminera par l’affrontement des deux hommes, un tragique règlement de comptes entre deux gamins devenus des damnés, des parias de la société, qui savent tous les deux que, selon leur code de mafieux, celui qui a trahi doit mourir tout en refoulant leur attachement irréversible l’un à l’autre. Une scène violente et bouleversante magnifiquement interprétée par Kim Rossi Stuart (Renato) et Philippo Timi (Enzo).
photo Fox international/Wild Bunch distribution
Tombé amoureux de Consuelo dont il a eu un fils, Renato Vallanzasca est arrêté en 1973. Trois ans plus tard, il sort, Consuelo l’a quitté. Démarrent alors les 100 jours sanglants de la bande de Renato enrichie de nouveaux éléments pour former « une équipe de champions » qui ont la prétention de dévaliser l’Italie entière! ; entre juillet 1976 et février 1977, ils enchaînent les hold-up sanglants et les enlèvements (on est dans les années Brigades rouges). Beppe, l’élégant, qui voulait tout stopper, tombe dans un dernier coup, Renato est choqué. Retour en prison, 1977, Renato Vallanzasca s’est rapproché de Francis Turatello, son rival de toujours qui l’a snobé à ses débuts (Francesco Scianna, un peu le physique de Richard Gere avec un brushing 70 bouclé) mais Francis se fera assassiner. Lors d’un transfert en bateau avec des carabiniers pas très malins en 1977, Renato s’évade, pas longtemps, il sera arrêté à Rome le 15 février 1977.Rythme (BO, récit), montage cut mais pas zapping (très contrôlé), action, exactions, portraits de truands opaques, bornés, hédonistes, incapables de faire la différence entre le bien et le mal, créant dès l’enfance les conditions de leur descente en enfer avec une sorte d’ingénuité dans l’attraction pour le mal (en cela, Enzo, suicidaire, parano, junkie, est la part la plus sombre de Renato), reconstitution sublime d’une époque, interprétation magnifique, j’aime tout dans ce film mafieux parfait!
photo Fox international/Wild Bunch distribution
Notre note
(5 / 5)
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