« L’Exercice de l’état » : les limites du pouvoir
Pitch
Ascension et corruption d'un homme politique plutôt humaniste, ministre des transports, parachuté dans un système qui lui est opaque.
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Un accident de car survenu en province, on téléphone en pleine nuit à Bertrand Saint Jean, ministre des transports, qui se rend sur les lieux avec son conseil en communication collé à ses basques. Bien vu la suprématie de l’image, pas un mot, un geste, une image qui ne soit contrôlée, « managée » par cette Pauline (Zabou Breitman), conseillère com qui scénarise toute intervention du ministre. Sur les lieux, la réalité de la mort d’innocents. Aux affaires, comment « communiquer » habilement sur le drame, seule préoccupation?
photo Diaphana
Flanqué d’un aéropage qui ne le quitte pas de la journée, le ministre Bertrand Saint Jean se sent bien seul le soir, n’hésistant pas à s’incruster dans la modeste caravane où loge le remplaçant intérimaire de son chauffeur à qui il a tenu à donner un mois de congé pour la naissance de son premier enfant. Un homme, chômeur de longue durée, choisi sur son CV dramatique, qui ne peut refuser quatre semaines de boulot intensif et dont on attend le silence sur ce qu’il voit et entend. Une relation de fausse intimité forcé par Saint Jean qui va tourner au drame.
Le film insiste sur la dimension physique de l’engagement politique, du parcours intime du ministre Saint Jean et Olivier Gourmet en fait un homme humain au sens qu’il est corruptible à partir d’un certain niveau d’ambition (« la corruption, c’est une question de prix »…) bien qu’animé au départ de bons sentiments, d’humanisme. On se serait passé (pour ma part) de l’introduction baroque symbolique avec les cagoules noires, la femme nue dans la gueule du crocodile… Complications de style chichiteuses qui n’apportent rien. Le reste est réaliste, odieusement crédible, rythmé, très bien interprété, Olivier Gourmet (le ministre), Michel Blanc (le chef de cabinet).
photo Diaphana
Notre note
(4 / 5)
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