« Mother and child » : préparez vos mouchoirs!
Pitch
Une quinquagénaire inconsolable d'avoir abandonné sa fille il y a 37 ans, une avocate brillante et instable, fille de la précédente, un couple cherchant à adopter un enfant par tous les moyens, ont tous quelque chose en commun : l'adoption.
Karen, thérapeute dans un centre de gériatrie, quinquagénaire amère, vit avec sa mère agonisante. Mais Karen a un secret, enceinte à quatorze ans, elle a été obligée d’abandonner sa fille qui aurait 37 ans aujourd’hui. Elisabeth, avocate brillante mais instable, obsédée par l’idée d’être autonome, fille de Karen, ce qu’elle ignore, est engagée dans un cabinet d’affaires où elle ne tarde pas à avoir une liaison avec son patron. Enceinte, elle va se résoudre à retrouver sa mère. Mais les lois de l’époque ne permettent pas de donner les noms et les contacts, il faut à Elisabeth écrire une lettre que l’orphelinat mettra au dossier si par hasard Karen vient consulter ce dossier. Pendant ce temps, Lucy s’acharne, malgré les réticences de sa belle-famille, à adopter un enfant, une jeune femme enceinte lui fait passer des tests éprouvants pour l’évaluer comme mère adoptive possible. Toutes trois ont affaire à la mère religieuse de l’orphelinat jouée par la présidente des USA de « 24h Chrono »!!!
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photo Haut et Court
Construction sophistiquée que ces trois histoires de trois femmes qui vont s’imbriquer consciencieusement tandis que le récit progresse. Le temps de faire des portraits de femmes dont le seul intéressant est celui d’Elisabeth interprété par Naomi Watts. Une héroïne un peu Hitchockienne qui aurait suffi en soi à faire un film : une avocate de 37 ans, dure comme du métal, brisée à l’intérieure, obnubilée par son indépendance, instable professionnellement, changeant de poste, de ville, instable affectivement, choquée que son patron l’invite à dîner mais l’invitant ensuite chez elle pour le séduire. Piquée que le voisin, dont la femme est enceinte, la mate, elle l’aguiche, couche avec lui et le piège… Enceinte de son boss, Elisabeth quitte la ville. On pense à Marnie de « Pas de Printemps pour Marnie », la blonde glacée, manipulatrice, froide, victime d’une traumatisme d’enfance. Naomi Watts, une fois encore, est sublime dans ce rôle d’autant que son patron pour lui donner la réplique est Samuel L. Jackson…
photo Haut et Court
En revanche, l’histoire de Karen, qu’on découvre vieille fille solitaire et revêche, odieuse avec ses collègues de l’hôpital, dévouée avec sa mère très malade, suspicieuse avec la femme de ménage dont elle ne supporte pas la petite fille, est ratée. Car Karen rencontre un collègue à l’hôpital qu’elle épouse et se décolore immédiatement, n’ayant plus aucune personnalité que de sourire niaisement et Annette Bening avec ses cheveux longs et raides, ses dents chevalines, ses pleurs qu’elle loupe invariablement, n’est pas géniale. Ce changement de caractère chez le personnage censé devenir la bonté même du jour où elle rencontre son futur mari ne passe pas du tout. Le personnage de Lucy (Kerry Washington) n’est pas mieux loti, semblant être ajouté par commodité pour justifier la fin du film : flanquée d’un mari qui supporte l’idée d’adopter un enfant plus qu’il ne le désire, d’une belle-famille hostile, d’une mère dubitative, la pauvre Lucy s’échine seule à trouver une jeune mère au seuil d’accoucher qui veuille bien lui donner son accord pour adopter son futur enfant.
photo Haut et Court
Notre note
(2 / 5)
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