« Nowhere boy » : Imagine les mères de Lennon…
Sam Taylor-Wood, sortie 8 décembre 2010
Pitch
Liverpool, 1955, un ado de 15 ans, John Lennon, écartelé entre sa tante qui l'a élevé et sa mère biologique, s'évade grâce au rock'n roll. Avec quelques copains, il forme un groupe où ils intègrent un petit nouveau : Paul Mc Cartney.
Contrairement au XXI° siècle où l’on claque la porte du foyer conjugal à cause d’un pot de Nutella mal ouvert, une remarque mal placée, pour s’installer en toute impunité avec le premier venu en attendant le suivant… (du moins, c’est ce qu’on dit…), en 1955, il était scandaleux pour une femme de vivre avec un autre homme que son mari et, de surcroît, sans être mariée. C’est en partie pour cela que John Lennon fut élevé depuis l’âge de 5 ans par la soeur de sa mère, sa tante Mimi et son mari George. Mais, alors que John a environ 15 ans, l’oncle George, personnage chaleureux et drôle, tombe soudain raide mort d’un arrêt cardiaque. Désemparé, John, resté en tête à tête avec l’austère Mimi, se met en tête de refaire connaissance avec sa vraie mère, Julia, qui habite dans Liverpool comme lui.
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photo Mars distribution
Julia, femme-enfant fragile, a refait sa vie avec Bobby de qui elle a deux filles, elle accueille John non pas comme une mère mais un peu comme une amie de son âge coquette l’initiant au rock’n roll en train de naître. Une rivalité s’instaure entre les deux soeurs, Mimi, la mère adoptive sévère, la femme de devoir, et Julia, la femme libre, hédoniste, en avance sur son époque.Pendant ce temps, Julia ayant appris à John à jouer du Banjo, Mimi offert la première guitare, la vogue du rock fait le reste. John et son copain Pete forment un groupe (les « Quarrymen ») auquel ils intègrent en 1957 un ado romantique pas rock attitude du tout : Paul Mc Cartney (mais point commun avec Lennon : il vient de perdre sa mère), puis le jeune George Harrison. John et Paul commencent déjà à écrire ensemble leurs propres chansons. Le film débute en 1955 et se termine en 1960 sur le départ de John Lennon à Hambourg pour sa première tournée, un aller simple vers les futurs Beatles.
photo Mars distribution
Le film est un mélo tiré de l’histoire vraie de l’enfance de John Lennon qui l’est aussi, reconstituée à l’aide de documents, d’interviews, tentant de relier la somme des manques et des traumatismes de l’enfant John Lennon avec le futur musicien parmi les plus célèbres du monde. Comme l’a dit une cinéblogueuse sur Twitter en sortant de la projection, on en oublierait presque que c’est un biopic sur John Lennon, le « nôtre », soit un des deux points forts du quadrilatère Beatles, l »icône d' »Imagine », tué par un déséquilibré devant son immeuble à Manhattan, en présence de son épouse Yoko Ono le 8 décembre 1980 (le film sortira 30 ans plus tard le 8 décembre 2010). Car « Nowhere boy » parle surtout d’un ado à la recherche d’une mère qui l’a abandonné, qu’il va retrouver et perdre à nouveau, tiraillé entre sa tante, celle qui a occupé le rôle ingrat de la vraie mère, qui interdit, surveille et se fâche, et sa mère biologique tellement plus drôle et attirante avec qui il va partager des moments quasiment amoureux.
photo Mars distribution
Il semble que « Nowhere boy » accumule les distinctions, aux BAFTA, au dernier festival de Saint Jean de Luz… Est-ce dû au film, au sujet du film? Premier long-métrage d’une réalisatrice, Sam Taylor-Wood, il a été tourné à Liverpool sur les lieux-mêmes de l’enfance de Lennon. Pour les inconditionnels des Beatles (j’ai toujours préféré les Stones) et pour les amateurs de mélo lacrymal sans trop, un peu plat mais bien interprété, avec une reconstitution minutieuse des années 50 en Angleterre. Kristin Scott-Thomas y est vraiment d’une justesse stupéfiante. Ceci dit, la ressemblance avec Lennon, on peut la chercher longtemps dans ce beau brun aux yeux bleus à lunettes qu’il ne veut pas porter… « Nowhere boy » en référence au proviseur du collège qui prédisait à John Lennon qu’il n’irait « nulle part »…PS. Contrairement aux Rolling Stones (nés en 1962) qui roulent toujours avec quelques changements au fil des ans (Brian Jones mort en 1969 remplacé par Mick Taylor, puis Ron Wood, démission de Bill Wyman), les 4 Beatles, soit John Lennon, Paul Mc Cartney, George Harrison et Ringo Starr, n’ont vraiment été ensemble sous ce nom que dix ans de 1960 à 1970. Chacun fera ensuite des albums solo. Un des premiers single de John Lennon en 1970 sera le fameux « Instant karma! », quant à « Imagine », on le trouve sur son second album solo.
évolution du look des Beatles 60/70… (photo de D, la période hippie indienne)
de G à D : George Harrison, John Lennon, Ringo Starr, Paul Mc Cartney
Notre note
(3 / 5)
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