« Route Irish » : profits et pertes de la privatisation de la guerre
Pitch
Un ancien SAS* persuade son meilleur ami de s'enrôler à Bagdad dans un service d'agents de sécurité. Ce dernier est tué trois ans plus tard sur la Route Irish, la plus dangeureuse d'Irak.
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photo Diaphana
En 2004, Fergus qui travaille pour des services privés de sécurité à Bagdad, boulot très dangereux mais très bien payé, propose à Frankie, marié, rangé, d’en faire autant pour amasser un maximum d’argent tant qu’il est encore temps. En 2007, Fergus, rentré à Liverpool, apprend que Frankie, envoyé souvent, trop souvent, sur la route Irish qui mène à l’aéroport de Bagdad, la plus dangereuse d’Irak, a été tué dans une embuscade. Fergus intuite aussitôt qu’il s’est passé quelque chose de louche à Bagdad en son absence, à moins que son incapacité à accepter la mort de son alter ego ne lui fasse démarrer son enquête sans intuition particulière que la révolte et la culpabilité de l’avoir poussé à s’enrôler là-bas.
photo Diaphana
Ken Loach tape très fort avec ce film où, premier volet, il dénonce la privatisation du métier de la guerre, des soldats cher payés mais rien en comparaison de profits immenses que font sur leur dos les sociétés qui les emploient, sont envoyés au casse-pipe pour protéger des civils dans n’importe quelles conditions de danger. Certains de ces soldats privés en profitent pour se défouler sur la population locale, tuant des familles sans raison, par racisme, par sadisme, provoquant des ripostes des extréministes irakiens sur d’autres soldats, etc… Que l’un d’eux remette cette violence en question et il est éliminé afin de l’empêcher de parler. Paul Laverty, le scénariste du film, rappelle l’ordonnance 17 en vigueur entre 2003 et 2007 qui donnait l’impunité vis à vis de la loi irakienne à tous ces mercenaires pour leurs crimes et exactions.
Second volet plus classique, le stress post-traumatique, le retour des soldats chez eux, incapables d’assumer ce qu’ils ont fait durant la guerre, en perte d’identité. Troisième volet plus intime, les relations fusionnelles entre les deux hommes qui partageaient tout y compris les femmes comme une certaine Marisol, excepté Rachel, l’épouse de Frankie, qui avait refusé de comprendre qu’il était surtout parti pour Bagdad pour rejoindre Fergus. A noter que c’était Fergus qui avait présenté Rachel à Frankie.
photo Diaphana
*SAS : Special Air Service : unité de forces spéciales de l’armée britannique
Notre note
(5 / 5)
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