« The Blue dalhia » (« Le Dalhia bleu ») : l’ange blanc
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Bien que le scénario soit signé Raymond Chandler, ce film, dont l’ambiance film noir est ce qu’il y a de plus réussi dans le film, noire et désenchantée, très belles scènes sous la pluie la nuit, le pavé ruisselant, Buzz, handicapé, à la limite de la folie entendant des coups dans sa tête, ne supportant pas les cris, le bruit, la musique, donnant le ton inquiétant nécessaire au film, il y a quelque chose qui cloche… D’une part, de temps en temps, le film s’enlise, comme s’il changeait de cap, puis accélérait, ralentissait, commençait à creuser un sujet, puis laissait tomber, etc… D’autre part, les personnages principaux, qu’il s’agisse de Johnny (Alan Ladd) ou de Joyce, la mystérieuse blonde (Veronica Lake), en vérité épouse démissionnaire de Hartwood, sont très peu caractérisés, il semble que le plaisir de les voir réunis (très beau couple) ait primé sur l’assise scénaristique de leurs personnages, très vagues, plus beaux que charnels, couple idéal éthéré. Au final, de changement de coupable à changement de méchant, on s’est un peu lassé…
Malgré ces restrictions, ce film mérite d’être vu pour ses particularités. D’abord, l’interaction du film noir avec les conséquences de la guerre (le personnage de Buzz, brisé), ce qui est assez rare, ensuite, autre rareté, la femme fatale rédemptrice, l’ange blanc dans un film noir. Et le plaisir de voir ce couple magnifique Alan Ladd et la ravissante Veronica Lake qui ne ressemble à aucune autre actrice ou peut-être un peu une Dominique Sanda avant l’heure… Avec cette coiffure tellement copiée à l’époque, cheveux mi-longs blonds et légendaire mèche crantée… Un film imparfait à l’ambiance vénéneuse, doucereuse de « Dalhia bleu » et non pas létale de dahlia noir… Un film noir un peu atypique, à découvrir.
Notre note
(3 / 5)
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