« The Counselor » (« Cartel ») : polar existentiel
Pitch
La descente aux enfers d’un avocat pénal persuadé qu'il est assez malin pour empocher l'argent facile du trafic de drogues d'un cartel à la frontière américano-mexicaine sans avoir à en assumer plus tard les conséquences.
Notes
Quand on va voir « Cartel » de Ridley Scott, on s’attend un peu à une version plus raffinée de « Savages » d’Oliver Stone ou quelque chose dans ce genre, il n’en est rien. A noter que le titre anglais « The Counselor » (l’avocat) aurait été déjà une piste plus claire pour le spectateur : la descente aux enfers d’un avocat qui croit pouvoir s’offrir une part du gâteau d’un odieux trafic de drogue sur fonds de cartel Colombo-Mexicain. D’ailleurs, la première scène déconcerte tout de suite : une scène très sexuelle de l’avocat et sa petite amie, doit-on en déduire que cette femme-là dont il est amoureux va lui coûter si cher qu’il va être obligée de chercher de l’argent « facile »? Je ne vois pas d’autres explications et pourtant ce n’est pas la bonne!
Tout au long du film, des dialogues bavards à n’en plus finir sur le sexe et le « sens de la vie », c’est fifty-fifty, des hommes qui se racontent à d’autres hommes… Reiner (Javier Bardem), homme d’affaires véreux, est intarrissable sur Malkina (Cameron Diaz), sa férocité et ses préférences sexuelles, comme cette scène insensée où on montre Cameron Diaz trouvant l’orgasme en faisant le grand écart sur le pare-brise de la voiture de Reiner… Car les conversations du film renvoient souvent à des petites scènes en flash-back de ce dont on est en train de parler, Reiner raconte à l’avocat la scène de la voiture et on la montre, par exemple.
Mais, au delà de la surprise de cette logorrhée qu’on attendait pas dans ce genre de film qu’on croyait de genre (polar mafieux), le grand problème de ce récit, c’est l’exhibition d’une galerie de personnages spectaculaires (visuellement, en fait, peu caractérisés), chacun très sophistiqué, intéressant potentiellement (on en restera là), mais dont, surtout, le spectateur ne voit pas bien leurs relations réelles entre eux, excepté sous l’angle de tout ces bavardages, sauf, bien entendu, la relation amoureuse du couple de l’avocat avec Laura (Penelope Cruz), seul personnage pur, angélique, dont on sait pas grand chose non plus, qui semble créé ici pour faire la différence avec les autres, tous pourris.
Et aussi
Notre note
(2 / 5)
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