« Última Parada – 174 » (« Rio ligne 174 ») en clôture de la semaine de fiction du festival cinéma du cinéma brésilien
Candelária dans le centre de Rio et vivotent de petits deals et larcins en sniffant de la colle. Mais un soir qu’ils dorment sur le sol, un escadron de la mort (milice privée?) liquide presque tous les SDF sauf Sandro qui fait semblant d’être mort (scène incroyablement choquante). Peu de temps après, Alessandro, arrêté sur la place après la tuerie et Sandro, coincé pour avoir acheté de la drogue, se retrouvent prisonniers dans un centre de détention dont ils s’évadent. Réfugiés chez Alessandro dans son antre au coeur d’une favela, ils se considèrent désormais comme des frères, les deux Alé. Un business de vol à la tire en moto les réunit quelques temps mais Alessandro trouve Sandro trop mou et le renvoie. Dans l’intervalle, Sandro a retrouvé Sonia, son amour d’adolescence, devenue prostituée. Sandro a également trouvé une mère, celle d’Alessandro, par une erreur d’appel à la prison mais il ne dément pas.
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En empathie avec Sandro, triste héros de cette histoire triste à mourir, le réalisateur donne pourtant, au delà de la logique de la misère extrême conduisant inéluctablement à la violence pour survivre, de l’escalade des humiliations, privations et abandons aboutissant à la formation de bandes organisées de gamins livrés à eux-même dans la rue, quelques pistes de la société du spectacle qui peuvent expliquer aussi le geste final de panique d’avoir l’idée de prendre des otages dans un autobus. Plusieurs fois, Sandro s’est entendu dire qu’il lui fallait se faire remarquer par les médias, par la responsable de l’ONG, par Sonia, il pense un temps à enregistrer du rap mais il ne sait ni lire ni écrire.
Les deux ados ont presque le même prénom Alé, le second s’appelant à l’origine Sandro, un faux détail qui a son importance quand on verra que Sandro (demi-Alessandro), plus fragile, moins cynique, non seulement sera toujours à la traîne d’Alessandro, mais n’assumera pas non plus de prendre malgré lui sa place auprès de sa mère.
On s’attendait à un film choc, c’est le cas sur le fond et le contraire sur la forme, le film est étonnamment anti-spectaculaire dans le traitement de l’histoire focalisé sur la vie, l’enfance, l’adolescence de ces deux jeunes cariocas pauvres des favelas, la prise d’otages occupant à peine un cinquième du film (c’est un peu expédié tout de même)… Pas de montage zapping, pas de musique enjolivant les choses, pas rythme syncopé mais lent, suivant de près la vie quotidienne, ce qui déroute un peu au début car on attendait un film coup de poing cash d’entrée dans le genre de « La Cité de Dieu » (le scénariste est le même : Bráulio Mantovani) ou de « Tropa de elite ». Un film sobre et dur avec un véritable accent de vérité documentaire, on en sort triste et démuni moralement, comment peut-on juger ces gosses jetés dans la rue sans logement, sans un sou, et qui n’arrivent à survivre qu’en intégrant les gangs des favelas participant par là au narcotrafic qui gangrène la cité? Mais y-a-t-il dans ces conditions de précarité et d’exploitation de la misère une autre alternative que d’être tué ou tueur, victime ou délinquant?
Palmarès des films de fiction :« Se nada mais der certo » / « Quand rien ne va plus » de José Edouardo Belmonte : prix du jury et meilleur acteur, meilleure actrice.
« Chega de saudade » / « Tourbillons » de Laís Bodanzky : prix du public
Seconde semaine : films documentaires du 6 au 12 mai 2009.Site officiel…
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Notre note
(4 / 5)
Mots clés: AP, Bruno Barreto, CinéFestival, cinéma brésilien, Festival cinema brésilien 2009, Rio ligne 174, Última Parada174
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Posted by:
Camille Marty-MussoCe site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
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