
« Voici le temps des assassins » : née pour le mal

Pitch
Un restaurateur connu et respecté des Halles reçoit la visite de la fille de son ex-épouse décédée dont il a divorcé 20 ans plus tôt dans le drame. Mais il craque pour la jeune fille qu'il épouse un peu vite sans la connaître.
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André Chatelin est un restaurateur aimé de ses employés, de ses clients fidèles, de sa mère, de Gérard, son protégé étudiant en médecine. Quand vient s’inscruster chez lui Catherine, une jeune fille se prétendant la fille de son ex-épouse Gabrielle qui semble avoir laissé à tous un souvenir épouvantable. La mère d’André Chatelin n’est pas dupe et se méfie immédiatement de Catherine. La jeune fille joue double jeu aussi souvent qu’elle en a l’occasion, cherchant d’abord à fâcher André et Gérard, puis à séduire André et s’en faire épouser, enfin, à séduire Gérard et le convaincre qu’André la maltraite.Catherine devenue Madame Chatelain, on découvre que sa mère, qu’elle cache dans un hôtel miteux, n’est pas morte, mais usée et toxicomane, téléguidant nénamoins la vie de sa fille, ayant organisé ce mariage pour ruiner l’homme qu’elle rend responsable de sa misère. Le film va loin dans les sous-entendus de la vie qu’a fait mener cette mère déglinguée et tarée à sa fille qu’elle a visiblement prostitué enfant à Marseille où elle tenait une sorte de maison close. On comprend assez d’ailleurs l’horreur qu’inspirent les hommes à Catherine, son horreur de sa mère n’étant pas moins forte sauf qu’elle lui obéit malgré tout… Elle dira qu’elle déteste l’amour et n’aspire qu’au confort, à la propreté…

Le personnage de Madame Chatelain mère n’est pas tellement plus sympathique que celui de la belle-fille qu’elle détestait, dont on laisse entendre qu’elle a été à l’origine du divorce ; quand André, qui souçonne Catherine de lui mentir, l’enferme dans le relais restaurant des bords de Marne tenu par sa mère, celle-ci l’enferme à clé dans une chambre, la fouette avec un balai comme elle maltraite ses employées ou bastonne les poulets… Finalement, un chien amènera un pseudo happy-end dans un film noir comme l’encre où le mal aurait dû logiquement entraîner les personnages bons ou mauvais à leur perte. Quoique le retour du tête à tête d’André avec sa mégère de mère, qui a toujours éliminé toutes les femmes qu’il a aimées, le condamnant au célibat forcé, n’est peut-être pas aussi happy end qu’on peut le penser au premier degré.




* Gabin et Danièle Delorme chez Duvivier ; Gabin et Nadja Tiller chez Grangier ; Gabin et Bardot chez Autant-Lara
PS. J’ai vu ce film sur Direct 8, une chaîne que je ne regarde jamais et pour cause : le film a été saucissonné par la pub en trois parties… mieux vaut l’acheter en DVD…
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