« Walk away Renée » : un fils sous influence
Pitch
Le réalisateur Jonathan Caouette raconte son trajet Houston-New York en compagnie de sa mère qui souffre de troubles mentaux sévères depuis son enfance. L'occasion de retours en arrière déconstruits, rêves et souvenirs.
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photo Ufo distribution
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C’est un film empreint de la perception des choses, le réalisateur a du génie pour traduire en images, en sensations, en montage, en art, le quotidien lugubre d’une enfance traumatique, d’une vie de couple sans cesse interrompue par les SOS de Renée, et, également, le don pour (dé)construire un chant d’amour à cette femme victime de la machine psychiatrique. Les photos de Renée qui fut autrefois d’une telle beauté, sa déchéance, ponctuelle, relative car, étonnamment, Renée conserve une peau de pêche, de longs cheveux, des envies de séduction. Cette joie qu’elle a, édentée, quand son fils lui fait faire à grand frais une prothèse dentaire, ce sourire retrouvé, quelle émotion.
Si « Tarnation » était un documentaire, « Walk away Renée » est une fiction documentaire avec des éléments rêvés, fantasmés, un cinéma à la fois vérité et hallucinogène, très moderne, sujet intemporel, une histoire filiale extrême mais universelle. Jonathan Couette revendique un mélange de naturalisme et de stylisation, ce qui définit bien ce qu’on ressent dès les premières images : maniérisme? authenticité?
A la Semaine de la critique l’année dernière au festival de Cannes, le film a été présenté sous une forme différente, « pas finie », il sort en salles aujourd’hui sous sa forme achevée.
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Notre note
(5 / 5)
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